Parade

SERGEÏ PROKOFIEV extraits de Roméo et Juliette, 1936

ERIK SATIE Gnossienne no. 3, 1890 (orchestration Francis Poulenc) ; Parade, 1917

MAURICE RAVEL Boléro, 1928

Après une saison 22-23 qui a exploré l’orchestre dans des effectifs chambristes – 9 concerts, 5 lieux différents et attiré plus de 700 spectateurs – l’Orchestre Valaisan Amateur se réjouit de retrouver son plein effectif. Vous pensiez peut-être que c’est l’occasion de venir écouter un simple concert ? Mais non ! Détrompez-vous, avec l’OVA ce n’est jamais si simple…

Lors de son dernier concert-spectacle (ÉCLATS 2018), Alexandre Doublet, anciennement directeur du Théâtre Les Halles, avait alors laissé carte blanche à l’orchestre pour explorer cette nouvelle forme de concert. L’OVA s’était alors posé deux questions : « Moi, l’orchestre, qui suis-je ? Et pour toi public, qui me regarde et qui m’écoute, qui suis-je ? ». Ce voyage dans les entrailles de l’orchestre a permis au spectateur de déconstruire ses idées préconçues pour redécouvrir cette entité sous un angle nouveau. La scène du Théâtre Les Halles est ainsi devenue une plateforme d’expérimentation grâce à laquelle musicien.ne.s et notre équipe de production ont pu exploiter, déformer et transfigurer l’image de cet orchestre. Aux sons d’un programme, parfois audacieux, le public a pu assister à un parcours auditif, sensitif et visuel qui a mis l’OVA à nu.

Fort de cette première expérience, l’exploration continue. Cette fois-ci, on vous explique « tout ce que vous vouliez savoir sur le Boléro ». Le Boléro : une œuvre, un mythe, une légende musicale. Mais, si l’orchestre ne voulait pas vous jouer votre Boléro ? S’il voulait vous faire découvrir d’autres univers ? Au lieu de bêtement consommer cette pièce si connue et qui rassure, laissez-vous déranger et sortez de la torpeur quotidienne. à cet effet, les musicien.ne.s deviennent plus que de simples interprètes, des acteur.trice.s qui incarnent leur musique et vous proposeront une ballade musicale qui vous mènera peu à peu à ce Boléro tant attendu.

Dans les méandres et détours qui mèneront à Ravel, il y aura d’abord une histoire d’amour… je dirais même LA grande histoire d’amour… celle de Roméo et Juliette. Ces amants maudits on les empruntera à l’univers de Prokofiev car, on ne peut pas raconter une bonne histoire sans une belle histoire d’amour et parce que Prokofiev… ben on l’aime bien ! Puis il y a une graine d’Erik Satie. Celle-ci éclot en Parade et, le temps d’une pièce, les objets les plus loufoques s’animent de musique en véritables acrobates, clowns ou prestidigitateurs. De l’esprit rieur de Satie, dans le silence qui suit notre grande Parade, venant de très loin, s’esquisse un rythme lent et régulier. Finalement, un dernier soubresaut… LE Boléro. Entre musique et théâtre, l’orchestre vous raconte SON Boléro et prend vie.

Mais pourquoi « Parade » ? Parade… c’est la pièce qui a inspiré cette aventure, un chef d’œuvre loufoque à l’image du génie et de la folie de ses différents auteurs. Ce petit bijou auditif incarne, d’après nous, parfaitement ce jeu entre ce que le public veut entendre et comprendre de l’orchestre et les réelles possibilités de celui-ci. Créé en 1917, sur un livret de Jean Cocteau, les images de Pablo Picasso, la musique de Satie s’articule de manière singulière. Il insère tout un capharnaüm de bruitages, d’instruments bizarres et d’effet sonores inédits – à la fois bruitage d’une ère de guerre et de peur, à la fois jeu avec l’absurde. La pièce parfaite pour l’OVA ! Car, oui on aborde des questions sérieuses, on fait les choses sérieusement… mais on ne se prend jamais vraiment au sérieux.

Laissez-vous emporter dans ce concert-spectacle et vous raconter NOTRE Boléro… un Boléro qui se joue en Parade.